Lâche (pas)

Casse-tête d'un chinois qui est sous le charme de la langue française.

Lâche (pas)
Photo prise par MZ au musée des illusions

Aujourd’hui, je m’intéresse au mot « lâcher », car je trouve des différents aspects partant de la même racine soit similaires, soit limite paradoxaux, parfois au sens propre, parfois au sens figuré mais qui se détourne complètement de son étymologie initiale. Enfin bref, j’aimerais en creuser davantage avec vous et nous amuser ensemble pendant quelques courtes minutes en coexistance sans relâche.


Pour commencer, il faut comprend la racine de ce verbe transitif. Larousse nous l’explique tel que du bas latin laxicare, du latin classique laxare. Et Robert nous propose, d’abord lascier, laschier, lascher, est d’issu d’un latin lassicare, forme dissimulée du latin populaire laxicare,, dérivé de laxus, mot de la même racine que le grec lagos. Difficile à tout comprendre quand on n’a pas fait de latin ou grec. Mais retenons tout simplement que la forme de base se retrouve de façon assez similaire dans de différentes langues antiques.


Et en signification?


laisser aller en détendant ce qui retient (bride, corde, laisse, rêne ou plus moderne frein). Exemple en expression, lâcher la bride, rendre à quelqu’un sa liberté d’action. Et au fur et à mesure, le sens « laisser échapper », comme lâcher prise, lâcher pied. Et le sens laisser partir, comme « lâcher un coup », et aujourd’hui le sens laisser partir au figuré, comme lâcher son argent. Il y a également le sens « avouer » comme dans « lâcher un mot, lâcher le paquet, le morceau » Du 17ème siècle, il y avait encore des expressions tels que lâcher de l’eau pour dire uriner, lâcher un vent pour péter etc. Et attention, ce mot ne se contenter pas de si peu car plus tard encore, nous retrouver ce même mot coquin dans le domaine des sentiments. Lâcher une personne pour dire laisser tomber, larguer. Et dans le domaine sportif, lâcher quelqu’un est distancer son ou ses concurrents. À partir des années 80’s, afin de demander à une personne de nous foutre la paix, nous disons « lâcher moi les baskets » et gare aux anglophones, le panier signifie chaussures de sport ici. Oui, nous les francophones ne s’arrêtent pas toujours à un emprunt lâche, nous la retraitons derrière, comme mail n’est plus courrier mais seulement courriel, foot n’a rien à voir avec le pieds si ce n’est prendre le pied en jouant au football. Enfin bref, je vous lâche la grappe, le coude et le slip.


Vous avez dû remarquer que des fois c’est bien de lâcher, et des fois non. Qu’il existe à la fois de « lâcher » positif et négatif. malgré toute la difficulté de la tâche qu’il doit effectuer, une personne qui ne lâche rien méritera tous les encouragements. Et une criminel qui cherche coute que coute à nuire sans rien lâcher?Une personne « lâche »? Le sens de cet adjectif se détache du verbe, il se traduit par la valeur morale de sans courage. Et s’il s’agit d’une personne sous menace de la vie des proches chers et qui lâche des secrets? Est ce qu’il est tout aussi lâche qu’une personne qui s’enfuit devant un criminel?


J’ai lu dernièrement une phrase qui dit que l’amour est plus fort que la mort et pourquoi nous appréhendons davantage la mort que l’amour? Je déteste ces phrases qui ne veulent pas dire grand chose hors contexte. Et surtout, il y a une confusion sciemment glissée dans la comparaison. La question sera en quoi l’amour est plus fort que la mort? Nous pouvons en déduire ce que l’on imagine sans avoir une réponse fixe. Je dirais que si l’on craint la mort c’est parce que l’on ignore ce qu’il y aura derrière. Il est donc plus que légitime que nous soyons réticents devant cet aspect inconnu. L’amour est plus fort? Encore une fois, en quoi? En émotion positive? Dans ce cas là, pourquoi comparons une chose positive à une autre négative et juger la réaction des gens? Un poison est plus fort que de l’eau minérale, doit on donc en déduire qu’il faut aimer plus le poison? C’est complètement absurde. Et si des nuisibles envahissent mon jardin et menacent mon bien être, je vais pas leur servir de l’eau non plus.


Et pour revenir à nos moutons, Lâchement, lâcheté, lâchée, lâchage, lâcheur/euse, lâche prise. Autant de produit dérivé et qui s’emploie selon contexte différent. Le fils qui sépare le bien et le mal, le positif et le négatif, est parfois tendu, parfois lâche. Une personne qui lâche un pet bruyant dans le transport en commun ou dans un restaurant chic se fera traiter de tous les noms. Un patient après une opération d’appendice se fera féliciter. Soyons donc toujours courageux pour faire face à des situations qui ne nous conviennent guère mais que nous devons accepter. Gardons en tête que chaque fait a sa propre cause et effet avant de juger. Ne hâtons jamais pour coller une étiquette sur le front de quelqu’un avant d’essayer de le comprendre.


Ne lâchons rien!