Journal du soir

Heureusement que je suis sorti de cette période terrifiante. J'ai hésité à effacer ce poste mais finalement décidé de le garder pour me rappeler de ne pas y retourner.

Journal du soir
Photo de MZ

Encore une nuit atroce. À enchaîner des cauchemars. Je pensais les noter ou mémoriser pour une transcription ultérieure mais tant de détails m’échappent d’ores et déjà.

J’ai ressenti comme une sensation de blessure. Pile au milieu de la cage thoracique. Comme si un long clou rouillé y est insérée au fur et à mesure.

Une espèce d’asphyxie m’envahit et m’occupe sans répit. Une telle douleur insupportable qui s’enfonce et s’ancre dans mon enveloppe charnelle. Bien que je ne sois plus tellement soucieux de ces souffrances, mon corps me rappelle tout de même que mon heure n’a pas encore sonné. Il va falloir tenir encore et encore.

J’avais une envie de crier, d’hurler d’appeler au secours. Or, aucun son ne sors de ma gorge sèche et serrée. J’ouvrais grandement mes yeux effarés et attendais désespérément que le jour se lève. Malgré le manque de sommeil chronique car je n’ai plus de somnifère, je préfère largement la journée que la soirée. Car cette lapse de temps rempli d’activités ne me laisse pas m’apitoyer sur le sort qui me gâte suffisamment.

Enfin bref, je ne souhaite pour rien au monde qu’un autre sur cette terre souffre ainsi. Hélas, à mon humble avis de dépressif débutant, je suis loin d’être le plus souffrant. La solitude, l’appréhension de nuit, le fait d’être sans cesse contraint à jouer un rôle de positif alors qu’au fonds de nous, la conscience nous en veut de ne pas oser nous exposer avec toute franchise nécessaire et de dire haut et fort ce que nos coeurs réclament.

N’est pas un versant obligatoire de la vie? N’est pas ce passage terrestre damné à être semé d'embuches sous forme d’épreuves mentales et physiques? Qui nous en sortira vainqueur ? Et qui le perdant? Y’a t’il une victoire possible à l’arrivée ? Ou alors nous trébucherons tous infailliblement sur cette route périlleuse ?

Questions? j’en possède plein, en tous cas bien plus que de réponses. Ces dernières me font avec l’avancement du temps de plus en plus souvent défaut.

Toutes les bonnes choses ont une fin, est ce qu'un mortel comme moi une bonne chose? Ce qui est sûr c’est qu’il y aura tôt ou tard une fin, pour moi, aussi.

Bonne nuit.