二零一七年五月十八日 雨後巴黎随笔 / Le 18 mai 2017 — Esquisse parisienne après la pluie

La pluie qui m'inspire tant.

二零一七年五月十八日 雨後巴黎随笔 / Le 18 mai 2017 — Esquisse parisienne après la pluie
Lya & 我
二零一七年五月十八日 <wbr>雨後巴黎随笔

今天的雨,很特別。下午的時分陰雲就已經籠罩了大半個上空。像是沈重壓抑的心情。沒有了平時那份曖昧的遮掩。明明白白地告訴了下面的我們事情隨後就要發生。果然,七點鐘左右,巴黎的天像似一位壓抑了很久的女子,猛地一下,再也不能多承受任何一絲委屈,垮了下來。

La pluie d’aujourd’hui, à Paris, avait quelque chose de différent.

Dès l’après-midi, le ciel s’était chargé d’un gris épais, pesant, presque douloureux.

On aurait dit un cœur trop plein, prêt à éclater. Il n’y avait pas cette pudeur habituelle des jours nuageux — tout annonçait clairement que quelque chose allait céder.

Et vers sept heures, c’est arrivé. Le ciel s’est effondré d’un coup, comme une femme qui, après avoir tout retenu trop longtemps, se met soudain à pleurer sans retenue.

短短的幾分鐘內,陰雲密布裡面所有不知道積攢了多久的不良情緒,瞬間撲落了下來,到了樹木上面,花草中間,汽車被擦了個乾乾淨淨,行人來不及躲閃就被這痛哭的女子逮了個正著。拉住了衣角哽咽個不停。

En quelques minutes, tout s’est mis à tomber : les nuages ont déversé leur chagrin sur les arbres, sur les fleurs, sur les voitures qu’ils ont lavées jusqu’à les faire briller.

Les passants, surpris, n’ont pas eu le temps de fuir. Ils se sont retrouvés pris dans cette crise de larmes, trempés jusqu’aux os, comme si la pluie les avait attrapés pour les faire témoins de sa peine.

越是傾訴,越是傷心。可隨著時間的推移,這份放肆地流淌讓心情久違的舒散。漸漸地,竟也忘記了開始流淚的理由。只是覺得哭完了,反而輕鬆了不少。低頭看看,倒是路上行人的狼狽不堪更是幾分滑稽,幾分懊惱。甚至讓雨不好意思了起來。

Plus elle tombait, plus elle semblait se libérer.

Et à mesure que les minutes passaient, sa tristesse s’allégeait.

On aurait dit qu’elle avait oublié pourquoi elle pleurait — il ne restait plus qu’un grand calme, un soulagement presque tendre.

Je regardais autour de moi : les gens couraient, les vêtements collés au corps, les visages partagés entre le rire et l’agacement.

Et j’ai eu l’impression que la pluie elle-même en rougissait, gênée d’avoir été si brutale.

巴黎的雨,原本不是這個感覺,是纏綿的,婉轉的,說不清楚,里不明白的。偶爾覺得停歇,可是偏偏又開始了起來。就算是落下,倒也若有若無的飄忽。正因如此,今天的雨給了一點值得記錄的理由。給路過這文章的有緣人一絲閒暇,沒來過巴黎的一點遐想,也未嘗不是筆者的快事了。

La pluie de Paris, à l’origine, n’a pas cette allure.

Elle est habituellement tendre, entêtante, pleine de détours — quelque chose qu’on ne peut ni dire clairement, ni vraiment comprendre.

Par moments, on croit qu’elle s’arrête, mais, contre toute attente, elle recommence.

Même lorsqu’elle tombe, elle demeure légère, presque insaisissable, comme suspendue entre présence et absence.

C’est précisément pour cela que la pluie d’aujourd’hui mérite ces lignes noircies.

Elle offre à celui qui passe par ces lignes un instant de répit,

et à celui qui n’a jamais connu Paris, un peu de rêverie.

Et pour moi, qui écris ces mots, ce n’est pas là un mince plaisir.