Journal du 091220

L'aube évoque l'espérance. Mais encore l'heure de remettre son masque.

Journal du 091220
La fenêtre en face de mon bureau. Par MZ 

avant la levée du jour. Pendant que certaines émotions nous sont encore permises. Je me retourne vers mon clavier, l’unique endroit où je m’exprime en toute liberté. Je suis navré de trahir mes fidèles compagnons de papier et crayon car je n’ai pas le droit de briser le noir qui m’entoure. Je n’ose guère le faire non plus. C’est un confort, le mien. Ne me méprisez pas, ces mots ne sont pas plaintifs. Quiconque vit dans n’importe quelle circonstance moderne, doit observer scrupuleusement un code de conduite. Pour ceux qui ont tendance à laisser parler plus leurs émotions, cette théorie est davantage flagrante. Nous ne détenons pas le droit morale à exposer nos sentiments au détriment du confort des autres. C’est immature et irrespectueux.

Revenons au point de départ, j’aimerais tant que la prétention de pouvoir mesurer nos humeurs soient possibles et qu’il y ait un service d’analyse dédié. Ou mieux encore, qu’il y a une disponibilité d’écoute en permanent. Pourvu que ce ne soit pas un moyen payant, ça faussera le rapport entre la narration et l’écoute. Il faut que ce soit volontaire et spontané. Je suis conscient que la science est sans doute suffisamment avancée dans ce domaine et des tas de machines ou algorithmes secondent le corps psycho-médical dans ce sens. Hélas, comment peut on en être certains que nos écrans de protection psychologique ne leur font pas de tour? Personnellement, je sais que je suis capable de mettre un masque si pertinent que ma personne même en est convaincu de son authenticité.

J’adore écouter également parler la silence. Cette dernière me confie sans cesse ses sentiments. Et ce ne sont pas des échos de mes propres pensées, ou si? Je me régale à contempler le noir, la dernière obscurité avant l’aube. Ce dernier me montre les innombrables détails que la journée ignore leur existence même. Avec les premiers en fonds sonores et les derniers en acteurs démenés sur scène, je suis comblé de bonheur. Et des fois, la fatigue m’envahit de nouveau, me fait glisser sombrer immerger dans le transe. A se confondre volontairement avec le soi disant indispensable sommeil. Souvent peu réparateur. Encore moins soulageant que l’écriture.

091220